Prochain projet

Ce futur mât totémique traitera, indirectement, de la théorie des systèmes complexes et, plus spécifiquement, de la place de l’homme (qu’il se donne) dans la nature. Je dirais que cette prochaine sculpture sera un plaidoyer pour que, collectivement, nous accordions un plus grand respect à notre nature, notre santé ainsi qu’aux autres qui nous entourent. Ces grands respects, que j’espérerais quasiment « sacrés », émergeront au fur et à mesure que nous mettrons des efforts supplémentaires dans l’enseignement des sciences naturelles et humaines, pour promouvoir et acquérir une meilleure connaissance de nos multiples identités : physique, biologique, sociale et idéologique. Ce mât totémique sera donc une représentation de ces quatre différents niveaux d’organisation dans la nature. Il s’agira en fait d’une libre interprétation d’un modèle théorique emprunté à La Méthode d’Edgar Morin. Pour comprendre ce croquis, il faut savoir que cette pièce se « lit » de bas en haut et se divise en quatre sections. À la base, on retrouve l’organisation physico-chimique dans la nature. Ensuite, avec l’émergence de la vie, on retrouve l’organisation biologique qui s’est développée sur notre planète. Juste au dessus, en parallèle de cette évolution et lié de manière intrinsèque à l’émergence de l’être humain, le troisième niveau d’organisation représente l’émergence d’une société construite grâce à l’accumulation des connaissances. Et quatrièmement, avec l’usage de ses connaissances morcelées, la vie en société et l’exploitation de la nature, l’être humain s’est démarqué de son milieu et a vu émerger en lui une sphère idéologique que, malheureusement, il n’a pas encore appris à maitriser en accord avec son environnement. On le voit ici au centre, déséquilibré, faisant dos à l’écosystème, tentant de se défaire de cette nature qui l’enlace et le subordonne à ces lois. Cet acte inconscient, qu’il répète sans relâche, amène la nature à « hurler de douleur », signe qu’elle fusionne avec la mort, descendue du ciel pour l’écraser dans son bec. Cet oiseau, qui représente notre « liberté », se retourne finalement contre nous et devient la cause de notre perte et le symbole de notre possible disparition. Bref, ces représentations « simplistes » et personnelles des quatre niveaux d’organisation, correspondent aux quatre premiers tomes de La Méthoded’Edgar Morin. Cependant, il faut savoir qu’il y a deux autres tomes à cette œuvre magistrale (l’Identité humaine et Éthique), qui s’y retrouvent aussi, mais indirectement, au sens où leur lecture aura servi de moteur à l’élaboration de cette pièce.